Lieu de détente et de rêverie, le jardin est un lieu magique, une bulle de sérénité où s’épanouissent arbres, fleurs, couleurs et senteurs. S’il contribue à la qualité de vie, le jardin est aussi un investissement important permettant de valoriser une propriété.
Lors d’une rencontre professionnelle ou privée, la première impression que l’on a de l’autre joue un rôle essentiel pour les relations futures. Il en est de même pour une propriété dont le jardin est la carte de visite avant d’entrer dans le bien. En effet, s’il donne son charme à la maison, il permet aussi à l’acheteur potentiel de se projeter, de s’imaginer déjà sur sa chaise longue à lire ou en train de ramasser quelques herbes et tomates dans le petit coin potager créé près de la cuisine. « Le jardin est de plus en plus important, constate Lorenzo Poli, fondateur de Poli Real Estate, à Pully. Le jardin est devenu une pièce à part entière. Bien entretenu et bien conçu, il est un atout pour la vente d’une maison. »
Mais, comme le fait remarquer Lorenzo Poli, planifier son aménagement demande de la rigueur ainsi qu’une vue d’ensemble afin de planter les végétaux au moment adéquat en tenant compte de leur croissance et également du moment de leur floraison. « La vision du jardin a beaucoup changé ces dernières années. Il ne doit plus seulement être beau, il doit aussi être un centre d’activités et évoluer au fur et à mesure de la journée avec différentes zones, ensoleillées et ombragées, dédiées au partage d’un café ou d’un repas, à la détente et aux jeux qui peuvent passer par des aménagements spécifiques (par exemple terrain de boules, balançoire ou piscine). Il y a aussi un espace pour le potager qui là aussi doit être pratique et dont le soin doit générer du plaisir sans que cela devienne une contrainte. »
Dans ce contexte, les services d’un architecte paysagiste représentent une réelle plus-value. « Un professionnel va sélectionner les plantes adaptées, ce qui évitera de devoir les remplacer à peine quelque temps après les avoir plantées car elles n’auront pas survécu, ce qui représente un coût et un travail supplémentaire ».
Autre grand classique, la plantation d’un sapin bleu qui séduit par sa beauté de nombreux propriétaires de villas. Mais en grandissant et en se développant, il n’est pas rare que le sapin, s’il assure une certain intimité, bouche la vue. Or, il est difficile par la suite de le couper et cet arbre qui aurait dû être un atout lors de la vente d’une propriété se révèle alors être un handicap. A l’inverse, de beaux arbres aux feuilles caduques plantés aux bons endroits apportent de l’ombre et de la fraîcheur l’été tout en laissant, l’hiver, entrer la lumière dans la maison, ce qui est un argument de vente important. D’autant plus, souligne Lorenzo Poli, que « les arbres peuvent permettre de gagner en efficience énergétique. »
Des plantations adaptées peuvent également permettre d’éviter les moustiques et de favoriser la biodiversité en attirant une petite faune tels que oiseaux, papillons, lézards, abeilles, … Des nichoirs et des hôtels à insectes peuvent aussi être installés, contribuant ainsi à un jardin vivant.
Lorenzo Poli insiste également sur l’importance de penser le jardin dès la conception de la maison. « Les propriétaires se concentrent trop souvent sur les intérieurs et le jardin fait figure de parent pauvre alors qu’il faudrait le penser comme une prolongation de l’espace à vivre. Avec les années, il va se développer et s’embellir et il constituera une véritable plus-value à long terme. »
Cependant, et contrairement à ce que l’on pourrait penser, un jardin somptueux digne de la couverture d’un magazine de décoration n’a pas nécessairement que des avantages. En effet, s’il suscite immédiatement l’admiration de l’acheteur potentiel, celui-ci risque d’être découragé par le travail et le budget nécessaire à son entretien du jardin.
Lorenzo Poli conseille donc de miser sur un jardin accueillant et facile à gérer dont l’entretien est vécu non pas comme une charge mais comme un plaisir.